Publié le 24/08/2011 sur www.l-isle-sur-le-doubs.ecles.fr
Nous venons de vivre quatre jours et trois nuits extraordinaires, d’une explo forte en émotions !
Notre explo faisait 96 kilomètres. Départ le 14 de St Alban sur Limagnole jusqu'à Bécours le 17. Notre budget pour ces quatre jours : 5 kilos de riz pour dix. Nous avions une enveloppe de secours de 50 euros gardée par notre intendant. Le but était de ne pas l’utiliser. Notre projet : faire découvrir notre mouvement, nos valeurs, dans les villes où nous nous arrêtions pas le biais d’une vieillée.
Le premier jour nous avons pris du retard lors du rangement. Du coup, c’est à Civeyrac que nous avons posé nos sacs !
Nous avons rencontré un fermier qui nous a prêté un terrain où l’on pouvait même faire du feu ! Il nous a aussi donné deux litres de lait, tout juste sortis du pis de ses vaches ! Quelques uns sont allés cueillir des orties, on a donc pu faire une soupe d’ortie presque bonne !
Le deuxième jour la fatigue se faisait déjà ressentir. En arrivant à St Sauveur de Peyre nous avons décidé de demander à une boulangerie si elle n’aurait pas des invendus à nous céder. Le boulanger nous a donné 2 gros pains et 5 baguettes fraîches. Nous l’avons remercié, et alors que nous sortions de sa petite boutique, il nous dit d’attendre. 4 paquets de pates, 12 tablettes de chocolat, 1 paquet de madeleine, 2 paquets de gaufrettes, 2 paquets de bonbons. Nous lui avons dit mille merci, et il nous a répondu « oh moi je m’en fiche j’ai vendu, je termine dans 15 jours ! »
Nous avons continué notre route et traversé la vallée de l’Enfer où les paysages sont magnifiques. A midi, nous nous sommes arrêtés chez une des rares familles qui peuple cette vallée désertique. Elle nous a accueillis sur un terrain, et nous a cuit nos pâtes en y ajoutant même d’autres pâtes, de la tomate et des aromates. C’est donc rassasiés que nous sommes repartis sur les routes.
Le soir en arrivant à Marvejols nous étions tous énervés et épuisés par la fatigue de ces jours de marche. Nous nous sommes donc mis à la recherche d’un lieu pour passer la nuit. Et c’est finalement (à 500 mètre à gauche !!!!) à Pont Pessil que l’on a trouvé refuge. Mr Camille nous a laissé les clefs de sa maison une heure parce qu’il avait une réunion au presbytère, il nous a dit de nous installer. Nous avons donc monté la tente, et à son retour il nous a laissé sa cuisine et nous a donné quelques œufs fraîchement pondus par ses poules ! On a demandé une bassine pour se laver, il nous a dit d’utiliser sa salle d’eau…On a parlé plusieurs heures avec ce vieux monsieur de 80 ans avant de rejoindre nos deux respons’ un peu plus loin en ville.
Le lendemain, face aux tensions de la veille et à la fatigue, un dilemme s’est installé : certains voulaient prendre le train parce qu’ils étaient épuisés et aussi pour rattraper le retard accumulé et profiter de la ville médiévale de Sévérac-le-château. Nous avons débattu une heure durant et avons voté. Ce fut finalement la décision du train qui a été retenue. Et c’est les larmes aux yeux que nous avons quitté Mr Camille. Comme il était parti faire son marché nous lui avons laissé quelques petits mots et nous lui avons laissé le chapeau de paille de Maxime.
Une fois à Sévérac le château , nous sommes allés à la rencontre du curé qui avait l’habitude d’accueillir des éclés et des scouts. Dès qu’il a ouvert sa porte il s’est exclamé : « Bécours ?? » ! Nous avons donc passé la nuit au presbytère ( où nous avons regardé une cassette de Moïse, puis de la Bible !!) . L’après midi nous sommes allée visité le Château de Sévérac où se déroulait des expo de peintures, sculpture…C’est ainsi que nous avons rencontré une merveilleuse artiste : Christine Vilhelm. Nous avons passé l’après midi à ses côtés, nous l’écoutions, captivés par le personnage qu’elle est. On a appris qu’elle venait de Pompey, juste a côté de chez nous. Nous avons beaucoup rit en l’écoutant, et elle en nous écoutant !!
Le lendemain, dernière ligne droite avant Bécours. Après nos quelques dernières heures de marche nous sommes arrivé à destination. Nos respons’ ont fait en sorte que l’on ait un bon repas en arrivant. C’était délicieux. Ils avaient même monté les tentes !
Voilà on est arrivé.
Mot de l’explo par Eléa : VOITURE VOITURE VOITURE VOITURE !!!!!!!!!
Petite Conclusion :
Qu’il est dur de vivre ensemble 24 heures sur 24, et qu’il est dur de s’écouter, de prendre des décisions ensemble…Mais c’est faisable !
Nous avons échoué sur une partie de notre projet. Premièrement les 50 euros de secours vont être utilisé pour nous rembourser les billets de train…Deuxièmement, si nous avons partagé nos valeurs, la fatigue et le manque de préparation fait que l’on n’a pas pu le faire sous la forme voulue à l’origine (veillée).
C’est durant ce genre d’explo que l’on se rend compte que tout n’est pas gratuit, que l’on se rend compte de la vraie valeur de l’eau, et des aliments que nous demandons aux habitants.
Nous rentrons épuisés mais la tête remplie de merveilleux souvenirs. Nous nous sommes dépassés, nous nous sommes amusés, nous avons partagé…ce fut une très belle aventure.
Nous tenons à remercier toutes les personnes qui nous ont aidés d’une manière ou d’une autre durant cette riche aventure.
Eclaireuses et Eclaireurs de France - Tous droits réservés - www.eedf.fr