ATELIER PHOTOS du 10 au 16 août 2015

Publié le 03/03/2015 sur www.lamerlerie.ecles.fr

ATELIER PHOTOS

DE l’ ARGENTIQUE AU NUMERIQUE

Animé par Sandra Vanessa Liegois, photographe

Du 10 au 16 août 2015

 

PROGRAMME DU CHANTIER ( voir photos sur l'album photos)

v      Techniques de laboratoire argentique, photogrammes, sténopés

v      Reportage numérique et  choix des photos en vue d'une exposition

v      Techniques de l'image :  petits jeux, analyse d'images , cadrage, hors champ, parcours de l'œil. ..

v      Initiation à la retouche numérique

v      Tout au long du stage, apports théoriques variés avec un fond d’images  de photographes reconnus et celles de l'intervenante

Pour cet atelier, pensez à amener votre appareil photos et votre ordinateur portable (si vous en avez un)

 

Interview

Pourquoi tu choisis la photo comme mode d’expression pour raconter ou témoigner ?
C’est assez viscéral. Je sais aussi écrire, mais avec la photo je ne peux pas tricher. Si j’écris, je peux revenir sur mon texte ; avec la photo, c’est trop tard. La  photo présente un rapport très important au vivant : en reportage, je peux interpréter, mais je ne peux pas transformer. Le témoignage photographique m’impose aussi une forme d’intégrité. Ce n’est pas une copie de la réalité mais ça m’oblige à me référer au réel.

Tu compares la photo à une « écriture » ?
Oui, la photo est une écriture de la lumière. Quand on prend une photo, le sujet, est éclairé par la lumière. Ensuite, quand on développe, la photo le sujet est ré-éclairé une deuxième fois par le tirage que l’on fait dans le laboratoire. Il y a dans le geste photographique une notion d’urgence et d’immédiateté, et en même temps on a l’illusion d’avoir capté un instant… 

Quand tu parles de photos, tu parles de temps. Pourquoi ?
Il y a d’abord le temps de l’image. C’est le temps où je fais la photo, c’est un temps très bref, fugace qui produit un négatif. Ce négatif  donne une  possibilité de reproduction qui va vivre beaucoup plus  longtemps que le moment photographié.
Sur cette image par exemple,  il y a le temps immédiat de l’image, la « photo souvenir »  et, ensuite, le temps où cette photo va vivre sans moi qui l’ai photographiée et sans le paysan qui en est le sujet. On a beau mitrailler, seules quelques photos survivent. Elles sont le témoignage de ce qu’on a vécu mais elles ont aussi un sens documentaire plus profond.

On peut parler d’une  bonne photo ?
Le but de la photo, c’est de montrer ce que tout le monde voit… mais aussi de faire regarder autre chose.  Le  travail  du photographe, c’est de faire voir quelque chose  qui n’existerait pas sans le regard du spectateur. C’est le « regardeur » qui fait exister l’objet. Une photo n’est pas la copie de la réalité,  c’est une réalité interprétée et regardée (ou re-gardée...)

Tout le monde ne voit pas la même image ?
C’est ça... Il y a ce que j’ai vu moi et ce que chacun va pouvoir y voir, chaque lecteur de l’image en aura une perception différente. En fait quand je déclenche, je ne sais pas ce qui va arriver.  Je pense prendre un instant et l’instant est déjà passé. Par exemple, j’ai envie de faire ton portrait. Au moment où tu poses, tu souris…  Je déclenche, tu ne souris plus, c’est déjà passé.

Qu’est ce qui te guide  pour choisir ce que tu vas photographier   ?

Une photo, c’est un cadre à l’intérieur du cadre de mon œil. Je regarde,  je suis face à quelque chose, mon regard sait et suit ce qui se passe…
En même temps j’ai un a priori sur ce que qui se passe. En reportage, il est rare de faire une photo sans a priori, par hasard, en étant complètement neutre. En général, on photographie un sujet parce qu’on l’a choisi, parce qu’il correspond à quelque chose qu’on a envie de voir et de montrer, on a un discours à tenir, derrière et avec les images. Cet a priori crée une contrainte, mais c’est une base pour créer. Je me sers de la contrainte pour donner à voir quelque chose de plus, ça me demande un certain laisser-aller car il faut que mon regard puisse rester neuf, que je sois surprise par ce que je n’attendais pas.
Sur ces photos par exemple, j’ai envie de faire passer ce que j’éprouve quand je regarde un paysan boulanger fabriquer du pain. Je ne peux pas montrer comment les choses se font en réalité, je peux montrer les étapes-clef du processus.

Que proposeras-tu à la Merlerie ?

Je proposerai un bond dans le temps, de l’argentique au numérique pour arriver à la création d’un reportage collectif  sous la forme d’une projection ou d’une exposition photographique.
C’est l’ensemble des visions des uns et des autres qui permettra de  créer un reportage ou chacun a mis sa patte.
Il s’agira de partir de l’élémentaire : l’argentique qui oblige à un passage par le labo et permet de comprendre le principe de la photographie, de l’action de la lumière. L’appareil  numérique est  hermétique, on   ne sait pas ce qui se passe à l’intérieur.
A chaque fois que je développe une photo argentique, je ne sais pas ce qui va apparaitre, c’est un petit miracle toujours renouvelé. Comprendre le processus du développement permet de mieux faire et d’aider les autres à faire. Cette compréhension se transpose ensuite au numérique.

En savoir plus : 
 




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