UN PEU D'HISTOIRE -- www.queaux.ecles.fr

EnJuillet 1962, 13 filles et garçons parcourent, soit en canoë ou à bicyclette, la vallée du Tarn de St Enimie à Albi.

L'objectif devient régional et se réalise avec le clan de Poitiers comme moteur et l’appui des clans de la région.1964, un terrain est acquis en bord de Vienne à Queaux au lieu-dit « les Bies ».

La volonté, l'énergie et le dynamisme des Routiers ont permis de construire un modeste Centre d'activités de plein air constitué d’un abri préfabriqué de 60 m2.

De 1964 à 1967 se succédèrent des camps chantiers, des stages de formation générale ou techniques propres aux 16 - 25 ans de l’association.
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Les années suivantes les aménagements se poursuivent sur le principe de camps - chantiers et avec le concours financier de la CAF et de la DDJS de la Vienne la construction d’un bloc sanitaire est réalisée.

L’évolution du fonctionnement de l’association et notamment de la branche aînée lui fait perdre sa spécificité, mais compte tenu de son équipement, elle lui permet d’accueillir régulièrement en gestion libre des séjours sous tentes pour tous les âges des structures du mouvement éclaireur.

Il peut également constituer un lieu de refuge pour randonneurs et un lieu de rencontre ouvert à d’autres associations .

Il n'est pas certain que le « Dudule de base » à la recherche d'un lieu de camp d'été, soit attiré par la situation géographique du centre de Queaux et il est encore moins certain que ce nom suscite en lui les images évocatrices du type « Club Méditerra-née » ou de « l'Agence Havas », et pourtant là est la concrétisation d'un rêve ima-giné par les Clans de la région de Poitiers.

DE L'OBJECTIF D'UN CLAN POITEVIN..
Las de tourner en rond, las de passer leurs réunions en multiples verbiages, las des projets jamais

réalisés, las des « il faudrait », «on aurait dû »..., le clan de la Grand'Goule de Poitiers décide d'effectuer une descente de rivière en canoë pour l'été 1962. Oui mais... de bateaux, point! Les fonds de tiroirs révèlent une somme de 50 francs. Il serait facile d'abandonner; les excuses sont toutes prêtes.

Abandonner...? Jamais. « Ça ne va pas encore recommencer les jérémiades. » Les durs l'emportent sur les hésitants .Une décision s'impose: gagner de l'argent. Le clan remonte son castelet en sommeil depuis quelque temps. Dans la même année,gars et filles créent, montent, et présentent dans les écoles un spectacle de marionnettes. Avec le fruit de ce travail, ils construisent cinq canoës en polyester. Août 1962..,13 Dudules et Aglaés (1) descendent le Tarn à la fois soit

par la route, soit sur l'eau. Objectif atteint ! Mais certains rêvent d’un petit coin où l’on pourrait ranger,réparer et canoës et, sur ce rêve on continue les séances de marionnettes ; mieux on s’emploie dans les fermes pour les travaux saisonniers : vendanges, arrachage de pommes de terre, on vend des calendriers etc...

A UNE POLITIQUE REGIONALE ROUTE
Au cours de la réunion de branche du congres régional, il apparaît que d'autres clans œuvrent déjà sur des projets précis, notamment le clan A. Lefèvre à l'ile d'Aix,pour la voile. Il vient rapidement à l'esprit de beaucoup que l'effort consenti par quelques-uns pourrait être soutenu par l'ensemble des clans de la région. L'équipe régionale Route se constitue et s'organise. Une caisse est créée, destinée à aider les options prises par les deux clans pour une base voile et une base canoë régionale. Cette caisse est approvisionnée par des subventions annuelles départementales et régionales et vient aider les clans ayant la charge de la réalisation de ces centres.

UN VILLAGE RIANT.
En 1964, la jeune équipe régionale à la recherche d'une implantation pour le C.E.P découvre aux contins du seuil du Poitou et de la Marche, dans la vallée touristique de la Vienne, le village de Quéaux. Accroché à flanc de coteau, surplombant la Vienne,il ressemble étrangement à un village limousin. Cette ressemblance est accentuée par le chant d'un ruisseau courant le long de la grand'rue et apportant une note joyeuse aux décors champêtres. C'est le coup de foudre... C'est ici qu'il faut s'implanter. De Pâques 64 à 65, l'énergie des clans de la région se trouve canalisée sur Quéaux

l'organisation de différents stages de canoë et de construction plastique, en 1965 et 1966, permet de maintenir les contacts pris au cours du C.E.P. avec la municipalité, l'instituteur et les commerçants auxquels nous faisons part de notre intention de nous implanter sur la

commune. Grâce à leur concours, le terrain est acquis en 1965. Situé sur une pente au bord de la rivière à 3 km du bourg, dans un endroit calme et éloigné de toute agglomération, il remplit les conditions souhaitées. L,'argent en caisse permet pendant 1’hiver 66 l'intervention du bulldozer pour l’aménagement de deux terrasses ainsi que l'accès de la rivière. Une subvention de 6000 F est obtenue auprès de la Caisse d'Allocations Familiales de la Vienne, payant en partie le coût d'un « préfabriqué » de 60 m2.

FINANCES ET HUILE DE COUDE.
Pâques 1967, un camp chantier est ouvert. Il pleut pourtant, ils sont venus une quarantaine de gars et

filles de la région, soit pour le week-end, soit pour Ia totalité du séjour, n'hésitant pas à faire 200 km pour donner un coup de pioche et retrouver les copains. Pendant six jours on s'emploiera à dégager et consolider le chemin d'accès; 250 mètres de tuyaux pour l'adduction d'eau provisoire

sera posés, les fondations du bâtiment réalise ainsi que l'aménagement de l'embarcadère. Visite surprise de l'Inspecteur de la Jeunesse et des Sports dont la satisfaction devant le travail accompli

par les jeunes nous vaut une nouvelle visite en été, mais à titre privé, avec son épouse (ancienne éclaireuse, nous l'apprenons à cette occasion). Depuis 1964, nous n'avons pas négliger de convoquer à chaque stage les correspondants de presse des deux quotidiens régionaux qui ont pu ainsi relater nos activités et nos efforts dans les journaux et, au besoin, glisser nos préoccupations sur l'intervention d'une aide des pouvoirs publics. La télévision régionale, en 1965, puis en 1967 est venue prendre quelques séquences.

Il est permis de penser que cette information systématique est à l'origine d’un dégel des subventions. • Jeunesse et Sports

1968: 1200F-1969: 20 000 F (bloc sanitaire) • Caisse d'Allocations familiales 1967: 6 000 F - 1968: 3 500 F Le coût du centre terminé, son équipement d'activité compris, s'élèvera aux environs de 80 000 F, dont les 2/3 représentent les gains acquis et les travaux effectués par les jeunes.

Aussi étonnant que cela puisse paraître dans cette région très méconnue, la plupart des grandes activités de plein air sont possibles, soit au centre, soit aux environs immédiats: voile, canoë, kayak,spéléo, rocher, etc... A chaque séjour, d'autres activités sont trouvées: fouilles archéologiques,par exemple. Le centre permet aussi de découvrir cette région qui témoigne de la transition architecturale, linguistique et humaine entre les bassins parisien et aquitain. Le folklore est riche. Découvrir ce pays est facilement réalisable avec l'aide des paysans de la région qui accueillent parfois deux ou trois éclaireurs pour une journée de travaux dans les fermes.

UNE JOURNEE AU CAMP-PILOTE.
Cette journée du 23 juillet (1969) commence par le traditionnel petit déjeuner préparé par l'équipe de cuisine: Daniel et Sylvette. Petit déjeuner suivi de la non moins traditionnelle toilette' à l'eau froide sauf pour les veinards pouvant utiliser le chauffe-eau. Le clan s'emploie ensuite à la préparation du moule pour la construction d'un canoë en plastique; travail de préparation qui absorbe tous les disponibles jusqu'au repas de midi préparé par les mêmes condamnés. Après la sieste qui se termine vers 15 h, le clan charge les canoës sur le camion qui nous amène jusqu'à l'Isle-Jourdain, afin de descendre la Vienne jusqu'au camp. Ce qui est fait avec les non

moins habituelles surprises que ne manquent pas de nous réserver les eaux de la Vienne. Notre petit convoi arrive au camp vers 17 h 30; le temps mort entre l'arrivée et le dîner est comblé par la préparation des sacs à dos pour l'expédition du lendemain.

Après le copieux dîner, tout le monde prépare le réfectoire en vue d'accueillir le groupe folklorique « La Marchoise », groupe animé par Michel Vallière. Démonstra-tion de danses, chants folkloriques (interprétés par sa femme Michèle), conversations,débats sur les costumes, coutumes et méthodes de travail de ce groupe.

La journée se termine par quelques chants endiablés que les aînés entonnent avec entrain. Mais la fatigue se faisant sentir, la sagesse commande d'aller dormir...

Rien n'est acquis. Si les problèmes matériels d'investissement et d'équipement sont pratiquement réglés (il reste le bloc sanitaire à construire), il faut gérer, entretenir et animer le centre, s'adapter, se former pour répondre aux besoins des jeunes.

Une nouvelle génération de routiers de Poitiers prend maintenant complètement la charge du centre. Puisse-t-on trouver en eux le second souffle qui a si souvent man-qué au Mouvement pour mener à bien des opérations de ce genre et puissent-ils trou-ver dans le succès la meilleure part de leur action.

(1) Rappelons pour les « jeunots » qu'il s'agit du nom traditionnel des gars et fillesde la Route (N.D.L.R.).